Trois semaines à Gran Canaria
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- Vélo pliant : Trek F600 + F400
Trois semaines à Gran Canaria
Première partie / première semaine...
Salut,
Un petit C.R illustré de nos vacances à Gran Canaria avec nos vélos pliants. Ma femme et moi sommes partis le vendredi 27 décembre et rentrés le 17 janvier. Avec nos deux Trek F600.
Les nombreuses interrogations avant le départ et les préparatifs ont été détaillés dans un post dédié:
viewtopic.php?f=7&t=2202
Le vol se passe sans encombres, et après quelques dizaines de minutes de suspense, nous récupérons nos valises apparemment intactes. Le loueur de voiture nous intercepte à l'entrée du parking et nous propose un modèle "de la même catégorie que celui réservé". C'est toujours pénible: on réserve une caisse sur des critères précis, et on se retrouve systématiquement avec "autre chose".
Ma femme et moi avons chacun une grande valise de 110 l. pour nos vêtements et une très grande (145 l.) pour les vélos. J'ai donc réservé une Fiat Panda, après avoir vérifié les dimensions du coffre sur des forums spécialisés et en étant certain de pouvoir charger nos quatre valises dans ce "cube".
Et on se retrouve avec une Dacia Sandero. En rabattant les sièges arrières, le volume est presque équivalent à celui d'une Panda, et j'arrive tant bien que mal à charger nos valises.
L'hôtel est à Meloneras, à 35 km de l'aéroport, dont une trentaine de voie rapide. Nous y arrivons bien trop tôt, ce qui nous laisse le temps de profiter du parking et du beau temps pour nous occuper des vélos avant même d'aller en chambre. En une heure environ, les vélos sont remontés, les pneus regonflés, et un rapide contrôle montre qu'ils n'ont pas souffert.
L’hôtel dispose d’un énorme local pour les bagages, nos vélos vont le squatter pendant 3 semaines.
Nous sommes en demi-pension, on se contentera pendant toutes nos vacances d’un copieux petit-déjeuner pris plutôt tardivement (vers 10 heures, 10 heures et demi) et du repas du soir.
Pour notre première sortie le samedi 28, on tente la montée sur Fataga par la GC60. Mauvaise pioche : si la montée est relativement progressive par la piste pour les VTT, par la route c’est une autre musique. Ça monte raide, très raide même, et ça redescend même furieusement après le belvédère de las Yegas.
On n’insiste pas, et on rentre à l’hôtel avec une quinzaine de km au compteur seulement. Le but n’est pas d’avoir des courbatures pour plusieurs jours.
Le dimanche 29, on décide donc de rester le long de la côte, en partant direction ouest. Là aussi, il y a plus de dénivelé que souhaité. On descend au bord de mer et on remonte plusieurs fois à 70 ou 80 mètres d’altitude. C’est joli, mais casse-patte.
Cerise sur le gâteau, en arrivant sur un premier giratoire après une dizaine de km – au départ de la GC505 – on se fait arrêter par deux flics motards qui ne sont pas là sans raison. Aussi bornés que sentencieux, ils nous apprennent que le port du casque est obligatoire en Espagne pour les cyclistes (ce que j’ignorais), et que dans leur grande générosité on n’aura droit qu’à une seule prune de 100 euros pour les deux, alors qu’ils pourraient nous en donner deux.
Lorsque j’objecte que je ne le savais pas et que c’est indiqué nulle part, l’agent Conardos y va d’une grande tirade sur le fait que si je vais rouler en Angleterre, je devrai rouler à gauche.
Sauf qu’en Angleterre tu as des panneaux de 5 mètres sur 7 qui rappellent aux continentaux qu’il faut rouler à gauche, après chaque giratoire entre Douvres et Londres. Et si je m’entête à rouler à droite, je prendrai un camion dans la tronche, mais c’est une autre histoire...
Je n’aime pas la mauvaise foi ni la stupidité, et je suis très rancunier. Nous étions à Tenerife l’an dernier, nous sommes à Gran Canaria cette année, et je pensais découvrir les autres îles des Canaries ces prochaines années. Je me promets d’aller voir ailleurs. La flicaille locale y a gagné 100 balles, le tourisme local en perdra au pif 20’000 sur les 4 à 5 prochaines années et je les emmerde. Je n’avais jamais de ma vie mis de casque à vélo, je pensais que c’était un domaine qui permettait encore de rester libre et responsable. Ces deux qualificatifs ont de moins en moins cours dans le monde aseptisé d’aujourd’hui...
Le programme du jour suivant est vite fait : acheter des casques… Il y a certes des magasins de vélos et d’accessoires à Maspalomas, mais on a loué une voiture sans limitation de kilométrage et il y a un Décathlon vers Telde, en direction de Las Palmas. Après m’être fait racketté par des flics canariens, je trouve plus moral d’aller enrichir une chaîne de magasins français. Je me dégotte un casque en promo à 9,99 euros, ma compagne préfère une autre forme et une autre couleur, ce qui fait à peine monter la note.
On complète nos achats par des petits sacs de guidon, un support pour mon smartphone, une seconde gourde avec support pour mon vélo, et des pastilles effervescentes pour récupérer plus efficacement plein de substances bonnes pour le corps.
On reprend la route direction Las Palmas. On trouve un parking un peu décentré, au nord ouest de la ville, on sort les vélos du coffre, on les déplie et on va à la découverte. Nouvelle déception : la zone qui nous intéresse, le long de la fameuse plage de la Canteras au nord de la ville est interdite aux vélos.
La « Micro araa de ecoturistica » est autant que le flic de la veille une insulte à l’intelligence. C’est une promenade de 12 à 15 mètres de large, bordée d’immeubles, de bars, de restaurants et de commerces de toutes sortes. Y rouler à 4 ou 5 km/h ne gênerait personne.
Je rappelle que je suis limité dans mes déplacements à pied, que mon vélo me sert souvent de « chaise roulante » et que je dois absolument muscler mes jambes puisque je passe sur le billard dès mon retour. Mon humeur varie souvent, selon les douleurs, et je ne fais pas du vélo que pour mon plaisir. Bref, on quitte la zone pour l’autre côté de la ville, et notamment le port. Navigateur à mes heures, je ne me lasse jamais de regarder des voiliers de voyage, et là il y en a.
Chose curieuse, on croise quelques dizaines de cyclistes, tous sans casque(!) Je consulte mon copain gogol le soir même grâce au wifi de l’hôtel, pour découvrir qu’en Espagne le port du casque à vélo est obligatoire… en dehors des localités ! 85 % des accidents en lieu en ville, mais le bobo potentiellement cycliste ne supporterait pas d’être décoiffé et les vélibs locaux feraient faillite si le casque était obligatoire en ville. Le législateur s’est donné bonne conscience en arguant que les accidents, certes moins nombreux, étaient plus graves hors des localités, d’où cette loi complètement crétine.
Les accidents sont évidemment plus graves quand tu t’emplafonnes un camion à 80 km/h qu’une voiture à 40. Mais je doute que le port du casque y change grand-chose.
Malgré toutes ces (més-)aventures, on garde le moral et l’envie de faire du vélo. Le mardi 31, on décide de partir « à plat », direction Aguimes (au nord est).
Je découvre que le GPS en mode vélo ne sait pas faire la différence entre vélo de route et VTT. En mode vélo, il nous envoie dans des endroits impossibles. Jolis, mais pas pour nous.
De là, il faudrait descendre 130 marches pour atteindre la plage, avant de prendre un autre escalier pour remonter sur la route.
Je jonglerai désormais entre mode vélo et mode voiture pour établir mes itinéraires. Le GPS ne fait pas tout, il faut réfléchir aussi un peu…
Le plus simple pour sortir de Maspalomas direction est, c’est de rester sur la GC500, parcours agrémenté de 2 belles montées. Malgré le vent, on poussera la balade jusqu’à Juan Grande, soit une quarantaine de km pour cette journée, avec les détours.
On se vote une journée de repos – ou presque – le premier janvier. Une collègue de travail m’a recommandé une petite plage inconnue des touristes. L’endroit est presque désertique, bien différent des autres plages avec leurs transatlantiques à louer, bars, douches, etc.
J’en profite pour chausser mes palmes et aller voir un voilier au mouillage à 150 m. de la plage. L’eau est quand même fraîche et je ne m’attarde pas.
On reprend les vélos le jeudi 2. Puisque nous nous étions arrêtés à Juan Grande sur la route d’Aguimes il y a deux jours, l’idée c’est d’aller là-bas avec la voiture et de continuer depuis là. Avec une voiture et des vélos pliants, c’est l’idéal. Le tracé est relativement plat, à l’exception des deux derniers kilomètres. Aguimes est à 300 mètres d’altitude, et on part quasiment du niveau de la mer.
Qu’importe, nous monterons ces 2 km à 8 % environ sans même mettre le pied à terre. La ville est très touristique, avec des statues en bronze de toutes sortes, je dois admettre qu’elle mérite le détour.
On redescend chercher la voiture avec une trentaine de km de plus au compteur, ce qui nous fait un total de 125 km pour cette première semaine. Tranquille. Il faudra en faire un peu plus pour boucler comme je l’espère avec 400 km en trois semaines.
La suite, dans quelques jours...
Salut,
Un petit C.R illustré de nos vacances à Gran Canaria avec nos vélos pliants. Ma femme et moi sommes partis le vendredi 27 décembre et rentrés le 17 janvier. Avec nos deux Trek F600.
Les nombreuses interrogations avant le départ et les préparatifs ont été détaillés dans un post dédié:
viewtopic.php?f=7&t=2202
Le vol se passe sans encombres, et après quelques dizaines de minutes de suspense, nous récupérons nos valises apparemment intactes. Le loueur de voiture nous intercepte à l'entrée du parking et nous propose un modèle "de la même catégorie que celui réservé". C'est toujours pénible: on réserve une caisse sur des critères précis, et on se retrouve systématiquement avec "autre chose".
Ma femme et moi avons chacun une grande valise de 110 l. pour nos vêtements et une très grande (145 l.) pour les vélos. J'ai donc réservé une Fiat Panda, après avoir vérifié les dimensions du coffre sur des forums spécialisés et en étant certain de pouvoir charger nos quatre valises dans ce "cube".
Et on se retrouve avec une Dacia Sandero. En rabattant les sièges arrières, le volume est presque équivalent à celui d'une Panda, et j'arrive tant bien que mal à charger nos valises.
L'hôtel est à Meloneras, à 35 km de l'aéroport, dont une trentaine de voie rapide. Nous y arrivons bien trop tôt, ce qui nous laisse le temps de profiter du parking et du beau temps pour nous occuper des vélos avant même d'aller en chambre. En une heure environ, les vélos sont remontés, les pneus regonflés, et un rapide contrôle montre qu'ils n'ont pas souffert.
L’hôtel dispose d’un énorme local pour les bagages, nos vélos vont le squatter pendant 3 semaines.
Nous sommes en demi-pension, on se contentera pendant toutes nos vacances d’un copieux petit-déjeuner pris plutôt tardivement (vers 10 heures, 10 heures et demi) et du repas du soir.
Pour notre première sortie le samedi 28, on tente la montée sur Fataga par la GC60. Mauvaise pioche : si la montée est relativement progressive par la piste pour les VTT, par la route c’est une autre musique. Ça monte raide, très raide même, et ça redescend même furieusement après le belvédère de las Yegas.
On n’insiste pas, et on rentre à l’hôtel avec une quinzaine de km au compteur seulement. Le but n’est pas d’avoir des courbatures pour plusieurs jours.
Le dimanche 29, on décide donc de rester le long de la côte, en partant direction ouest. Là aussi, il y a plus de dénivelé que souhaité. On descend au bord de mer et on remonte plusieurs fois à 70 ou 80 mètres d’altitude. C’est joli, mais casse-patte.
Cerise sur le gâteau, en arrivant sur un premier giratoire après une dizaine de km – au départ de la GC505 – on se fait arrêter par deux flics motards qui ne sont pas là sans raison. Aussi bornés que sentencieux, ils nous apprennent que le port du casque est obligatoire en Espagne pour les cyclistes (ce que j’ignorais), et que dans leur grande générosité on n’aura droit qu’à une seule prune de 100 euros pour les deux, alors qu’ils pourraient nous en donner deux.
Lorsque j’objecte que je ne le savais pas et que c’est indiqué nulle part, l’agent Conardos y va d’une grande tirade sur le fait que si je vais rouler en Angleterre, je devrai rouler à gauche.
Sauf qu’en Angleterre tu as des panneaux de 5 mètres sur 7 qui rappellent aux continentaux qu’il faut rouler à gauche, après chaque giratoire entre Douvres et Londres. Et si je m’entête à rouler à droite, je prendrai un camion dans la tronche, mais c’est une autre histoire...
Je n’aime pas la mauvaise foi ni la stupidité, et je suis très rancunier. Nous étions à Tenerife l’an dernier, nous sommes à Gran Canaria cette année, et je pensais découvrir les autres îles des Canaries ces prochaines années. Je me promets d’aller voir ailleurs. La flicaille locale y a gagné 100 balles, le tourisme local en perdra au pif 20’000 sur les 4 à 5 prochaines années et je les emmerde. Je n’avais jamais de ma vie mis de casque à vélo, je pensais que c’était un domaine qui permettait encore de rester libre et responsable. Ces deux qualificatifs ont de moins en moins cours dans le monde aseptisé d’aujourd’hui...
Le programme du jour suivant est vite fait : acheter des casques… Il y a certes des magasins de vélos et d’accessoires à Maspalomas, mais on a loué une voiture sans limitation de kilométrage et il y a un Décathlon vers Telde, en direction de Las Palmas. Après m’être fait racketté par des flics canariens, je trouve plus moral d’aller enrichir une chaîne de magasins français. Je me dégotte un casque en promo à 9,99 euros, ma compagne préfère une autre forme et une autre couleur, ce qui fait à peine monter la note.
On complète nos achats par des petits sacs de guidon, un support pour mon smartphone, une seconde gourde avec support pour mon vélo, et des pastilles effervescentes pour récupérer plus efficacement plein de substances bonnes pour le corps.
On reprend la route direction Las Palmas. On trouve un parking un peu décentré, au nord ouest de la ville, on sort les vélos du coffre, on les déplie et on va à la découverte. Nouvelle déception : la zone qui nous intéresse, le long de la fameuse plage de la Canteras au nord de la ville est interdite aux vélos.
La « Micro araa de ecoturistica » est autant que le flic de la veille une insulte à l’intelligence. C’est une promenade de 12 à 15 mètres de large, bordée d’immeubles, de bars, de restaurants et de commerces de toutes sortes. Y rouler à 4 ou 5 km/h ne gênerait personne.
Je rappelle que je suis limité dans mes déplacements à pied, que mon vélo me sert souvent de « chaise roulante » et que je dois absolument muscler mes jambes puisque je passe sur le billard dès mon retour. Mon humeur varie souvent, selon les douleurs, et je ne fais pas du vélo que pour mon plaisir. Bref, on quitte la zone pour l’autre côté de la ville, et notamment le port. Navigateur à mes heures, je ne me lasse jamais de regarder des voiliers de voyage, et là il y en a.
Chose curieuse, on croise quelques dizaines de cyclistes, tous sans casque(!) Je consulte mon copain gogol le soir même grâce au wifi de l’hôtel, pour découvrir qu’en Espagne le port du casque à vélo est obligatoire… en dehors des localités ! 85 % des accidents en lieu en ville, mais le bobo potentiellement cycliste ne supporterait pas d’être décoiffé et les vélibs locaux feraient faillite si le casque était obligatoire en ville. Le législateur s’est donné bonne conscience en arguant que les accidents, certes moins nombreux, étaient plus graves hors des localités, d’où cette loi complètement crétine.
Les accidents sont évidemment plus graves quand tu t’emplafonnes un camion à 80 km/h qu’une voiture à 40. Mais je doute que le port du casque y change grand-chose.
Malgré toutes ces (més-)aventures, on garde le moral et l’envie de faire du vélo. Le mardi 31, on décide de partir « à plat », direction Aguimes (au nord est).
Je découvre que le GPS en mode vélo ne sait pas faire la différence entre vélo de route et VTT. En mode vélo, il nous envoie dans des endroits impossibles. Jolis, mais pas pour nous.
De là, il faudrait descendre 130 marches pour atteindre la plage, avant de prendre un autre escalier pour remonter sur la route.
Je jonglerai désormais entre mode vélo et mode voiture pour établir mes itinéraires. Le GPS ne fait pas tout, il faut réfléchir aussi un peu…
Le plus simple pour sortir de Maspalomas direction est, c’est de rester sur la GC500, parcours agrémenté de 2 belles montées. Malgré le vent, on poussera la balade jusqu’à Juan Grande, soit une quarantaine de km pour cette journée, avec les détours.
On se vote une journée de repos – ou presque – le premier janvier. Une collègue de travail m’a recommandé une petite plage inconnue des touristes. L’endroit est presque désertique, bien différent des autres plages avec leurs transatlantiques à louer, bars, douches, etc.
J’en profite pour chausser mes palmes et aller voir un voilier au mouillage à 150 m. de la plage. L’eau est quand même fraîche et je ne m’attarde pas.
On reprend les vélos le jeudi 2. Puisque nous nous étions arrêtés à Juan Grande sur la route d’Aguimes il y a deux jours, l’idée c’est d’aller là-bas avec la voiture et de continuer depuis là. Avec une voiture et des vélos pliants, c’est l’idéal. Le tracé est relativement plat, à l’exception des deux derniers kilomètres. Aguimes est à 300 mètres d’altitude, et on part quasiment du niveau de la mer.
Qu’importe, nous monterons ces 2 km à 8 % environ sans même mettre le pied à terre. La ville est très touristique, avec des statues en bronze de toutes sortes, je dois admettre qu’elle mérite le détour.
On redescend chercher la voiture avec une trentaine de km de plus au compteur, ce qui nous fait un total de 125 km pour cette première semaine. Tranquille. Il faudra en faire un peu plus pour boucler comme je l’espère avec 400 km en trois semaines.
La suite, dans quelques jours...
Le concept de vélo électrique est aussi pertinent que le serait celui de train à pédales...
- sylv1
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Trois semaines à Gran Canaria
Merci Jef, pour ce partage,
J'espère que tu te portes bien...
Plutôt mitiger pour l'instant, donc.
On attend la suite
J'espère que tu te portes bien...
Plutôt mitiger pour l'instant, donc.
On attend la suite
- Bietrume
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Trois semaines à Gran Canaria
Cela donne envie!
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Trois semaines à Gran Canaria
Deuxième partie / deuxième semaine
Cette première semaine nous a montré que nous sommes certes dans un bel endroit, stratégiquement bien situé au départ d’un bon nombre de routes, mais que la plupart des itinéraires montent sérieusement.
On décide de rester sur des pourcentages décents, on part à l’ouest le long de la côte par la GC-500, et au giratoire de nos « copains » flics, on prend la GC-505 qui monte tranquillement sur les 14-15 premiers km. On arrive à las Filipinas et on décide sagement de faire demi-tour : on a déjà 24 km dans les pattes, ce qui fera 48 sur la journée, et les 10 derniers km le long du bord de mer sont toujours aussi difficiles avec de jolis dénivelés et un vent majoritairement de face.
Nous ressentons une certaine fatigue le samedi, et après une courte sortie de 4 km, nous rangeons les vélos. Nous irons en voiture découvrir Puerto de Mogan, qui est de toute façon inaccessible en vélo suite à un éboulement sur la route du front de mer il y a deux ans.
On remonte en selle le dimanche (5 janvier), à la découverte de la GC-504 jusqu’à Ayagaures. La route monte assez doucement sur les 12 premiers km, c’est ensuite que ça se gâte.
Sur ce genre de route, nos pliants sont à la limite de l’exercice. On pousse quand même jusqu’au barrage, mais pour continuer dans cette direction il faudrait des VTT.
Ma compagne monte quelques centaines de mètres plus haut jusqu’au second barrage, pendant que je fais quelques photos depuis la place du village. Il y aurait la possibilité de continuer à monter pour faire une boucle et redescendre par la GC-503, mais nous ne nous sentons pas assez en jambes pour le tenter.
La journée se solde par 31 km de plus au compteur.
Nous décidons d’aller découvrir l’île en voiture le lundi. Le côté nord est aussi vert et humide que le côté sud est volcanique et désertique. Cette île a vraiment deux visages. Le tour de l’île représente 180 km environ, avec de l’autoroute à l’est, une voie rapide au nord est, des routes à chèvres dignes de spéciales de rallyes au nord ouest, suivies d’un tunnel autoroutier, puis à nouveau du rallye, ça n’arrête pas.
Un peu ankylosé par ces 3 bonnes heures de route, j’irai le soir à la découverte de Maspalomas, histoire de « faire tourner le genou ». À peine 7 km de vélo puisqu’il se fait tard.
Le mardi, après avoir regonflé les pneus des vélos en profitant de la pompe en libre service d’un bouclard en face de l’hôtel, on repart en direction d’Ayagaures, bien décidé à « boucler la boucle ».
https://www.bikemap.net/en/r/16619/#11. ... /-15.60536
Jusqu’à Ayagaures nous sommes en terrain connu, et je peux doser mon effort. C’est ensuite que ça se gâte. Le mirador d’Ayagaures (ou « Cima Pedro Gonzales ») n’est qu’à 490 mètres d’altitude mais nous partons du niveau de la mer. Ma p’tite femme est plus légère que moi d’une trentaine de kilos, j’avais déjà pu constater l’avant-veille qu’elle s’envolait sur ce genre de terrain, alors que j’étais à la peine. Cela se traduit clairement en fait dans les passages ardus où elle reste en selle, alors que je dois descendre et pousser ma monture.
Qu’importe : on finit par arriver au sommet, et on profite de la vue.
On redescend sur Meloneras par la GC-503. La balade ne rajoute « que » 32 km dans l’escarcelle, à peine 1 km de plus qu’il y a deux jours, alors que le tracé était bien plus difficile, avec presque 200 mètres de dénivelé positif en plus. Le kilométrage est une chose, la réalité du terrain une autre…
Journée plus calme le mercredi 8, on retourne à Las Palmas. Neuf jours plus tôt nous avions découvert la plage et le port, mais loupé la vieille ville et le centre historique. On prend évidemment les vélos dans la voiture.
Devant l’hôtel de ville, des ouvriers enlèvent les décorations de Noël, je ne peux m’empêcher de prendre une photo. Les étoiles de Noël sont des plantes d’intérieur chez nous…
Ce petit tour de ville se solde par 15 km supplémentaires, riches d’enseignements : il y a certes des pistes cyclables, bien visibles, mais les automobilistes canariens semblent n’avoir pas vraiment intégré leur présence ni leur utilité. Les urbanistes non plus, qui font passer parfois ces lignes rouges entre les arrêts de bus et les trottoirs. Au début, quand un piéton saute d’un bus juste devant tes roues, ça surprend.
Retour à la nature le jeudi 9. Lassés de ces 10 km de route côtière direction Arguineguin, on se rend en voiture jusqu’au départ de la GC-505. Avec l’idée d’aller découvrir la montée au-delà de las Filipinas.
Effectivement, 100 mètres après la sortie du bled, tu comprends que l’on va passer aux choses sérieuses :
Comme à son habitude, ma petite femme part devant, tranquille, assise sur la selle, pendant que je sue derrière. Et je me fait larguer. Je gère tant bien que mal mes efforts. Le GPS est d’une grande aide : je sais où j’en suis, combien de km il reste à faire, et quel dénivelé.
À deux ou trois reprises, je préfère descendre de vélo pour pousser sur une centaine de mètres.
Au deux tiers de la montée, je ne peux m’empêcher de prendre une photo de cette route qui serpente d’une manière incroyable.
Ma femme m’attend à Soria. Il n’y a qu’un seul bistrot, et la boisson du jour c’est du jus de mangue. Ça convient parfaitement. Un français m’a dépassé pendant la montée avec un vélo de course, nous le retrouvons attablé et discutons un peu. Il est surpris que ces « drôles de petits vélos » arrivent à faire ce genre de parcours.
D’une certaine manière nous aussi. Soria est à 650 m. d’altitude, ce n’est pas rien.
La descente est évidement plus rapide que la montée, mais demande de la concentration sur les nombreux gros freinages. Avec leurs petites roues, on a parfois l’impression que nos petits vélos pourraient plus facilement basculer sur la roue avant que des grands, il faut se forcer à considérer que puisque l’empattement est pratiquement identique, la stabilité au freinage est comparable.
Bref, il y a moyen de rouler fort, et je me fais plaisir en suivant des vélos de courses sur quelques kilomètres. Ma femme est plus prudente, je ralentis pour qu’elle me rattrape. Et on récupère la voiture à Lomo Galeon.
Les 44 km du jour portent le total hebdomadaire à 181 km, compte tenu du profil c’est à mon humble avis correct.
Cette première semaine nous a montré que nous sommes certes dans un bel endroit, stratégiquement bien situé au départ d’un bon nombre de routes, mais que la plupart des itinéraires montent sérieusement.
On décide de rester sur des pourcentages décents, on part à l’ouest le long de la côte par la GC-500, et au giratoire de nos « copains » flics, on prend la GC-505 qui monte tranquillement sur les 14-15 premiers km. On arrive à las Filipinas et on décide sagement de faire demi-tour : on a déjà 24 km dans les pattes, ce qui fera 48 sur la journée, et les 10 derniers km le long du bord de mer sont toujours aussi difficiles avec de jolis dénivelés et un vent majoritairement de face.
Nous ressentons une certaine fatigue le samedi, et après une courte sortie de 4 km, nous rangeons les vélos. Nous irons en voiture découvrir Puerto de Mogan, qui est de toute façon inaccessible en vélo suite à un éboulement sur la route du front de mer il y a deux ans.
On remonte en selle le dimanche (5 janvier), à la découverte de la GC-504 jusqu’à Ayagaures. La route monte assez doucement sur les 12 premiers km, c’est ensuite que ça se gâte.
Sur ce genre de route, nos pliants sont à la limite de l’exercice. On pousse quand même jusqu’au barrage, mais pour continuer dans cette direction il faudrait des VTT.
Ma compagne monte quelques centaines de mètres plus haut jusqu’au second barrage, pendant que je fais quelques photos depuis la place du village. Il y aurait la possibilité de continuer à monter pour faire une boucle et redescendre par la GC-503, mais nous ne nous sentons pas assez en jambes pour le tenter.
La journée se solde par 31 km de plus au compteur.
Nous décidons d’aller découvrir l’île en voiture le lundi. Le côté nord est aussi vert et humide que le côté sud est volcanique et désertique. Cette île a vraiment deux visages. Le tour de l’île représente 180 km environ, avec de l’autoroute à l’est, une voie rapide au nord est, des routes à chèvres dignes de spéciales de rallyes au nord ouest, suivies d’un tunnel autoroutier, puis à nouveau du rallye, ça n’arrête pas.
Un peu ankylosé par ces 3 bonnes heures de route, j’irai le soir à la découverte de Maspalomas, histoire de « faire tourner le genou ». À peine 7 km de vélo puisqu’il se fait tard.
Le mardi, après avoir regonflé les pneus des vélos en profitant de la pompe en libre service d’un bouclard en face de l’hôtel, on repart en direction d’Ayagaures, bien décidé à « boucler la boucle ».
https://www.bikemap.net/en/r/16619/#11. ... /-15.60536
Jusqu’à Ayagaures nous sommes en terrain connu, et je peux doser mon effort. C’est ensuite que ça se gâte. Le mirador d’Ayagaures (ou « Cima Pedro Gonzales ») n’est qu’à 490 mètres d’altitude mais nous partons du niveau de la mer. Ma p’tite femme est plus légère que moi d’une trentaine de kilos, j’avais déjà pu constater l’avant-veille qu’elle s’envolait sur ce genre de terrain, alors que j’étais à la peine. Cela se traduit clairement en fait dans les passages ardus où elle reste en selle, alors que je dois descendre et pousser ma monture.
Qu’importe : on finit par arriver au sommet, et on profite de la vue.
On redescend sur Meloneras par la GC-503. La balade ne rajoute « que » 32 km dans l’escarcelle, à peine 1 km de plus qu’il y a deux jours, alors que le tracé était bien plus difficile, avec presque 200 mètres de dénivelé positif en plus. Le kilométrage est une chose, la réalité du terrain une autre…
Journée plus calme le mercredi 8, on retourne à Las Palmas. Neuf jours plus tôt nous avions découvert la plage et le port, mais loupé la vieille ville et le centre historique. On prend évidemment les vélos dans la voiture.
Devant l’hôtel de ville, des ouvriers enlèvent les décorations de Noël, je ne peux m’empêcher de prendre une photo. Les étoiles de Noël sont des plantes d’intérieur chez nous…
Ce petit tour de ville se solde par 15 km supplémentaires, riches d’enseignements : il y a certes des pistes cyclables, bien visibles, mais les automobilistes canariens semblent n’avoir pas vraiment intégré leur présence ni leur utilité. Les urbanistes non plus, qui font passer parfois ces lignes rouges entre les arrêts de bus et les trottoirs. Au début, quand un piéton saute d’un bus juste devant tes roues, ça surprend.
Retour à la nature le jeudi 9. Lassés de ces 10 km de route côtière direction Arguineguin, on se rend en voiture jusqu’au départ de la GC-505. Avec l’idée d’aller découvrir la montée au-delà de las Filipinas.
Effectivement, 100 mètres après la sortie du bled, tu comprends que l’on va passer aux choses sérieuses :
Comme à son habitude, ma petite femme part devant, tranquille, assise sur la selle, pendant que je sue derrière. Et je me fait larguer. Je gère tant bien que mal mes efforts. Le GPS est d’une grande aide : je sais où j’en suis, combien de km il reste à faire, et quel dénivelé.
À deux ou trois reprises, je préfère descendre de vélo pour pousser sur une centaine de mètres.
Au deux tiers de la montée, je ne peux m’empêcher de prendre une photo de cette route qui serpente d’une manière incroyable.
Ma femme m’attend à Soria. Il n’y a qu’un seul bistrot, et la boisson du jour c’est du jus de mangue. Ça convient parfaitement. Un français m’a dépassé pendant la montée avec un vélo de course, nous le retrouvons attablé et discutons un peu. Il est surpris que ces « drôles de petits vélos » arrivent à faire ce genre de parcours.
D’une certaine manière nous aussi. Soria est à 650 m. d’altitude, ce n’est pas rien.
La descente est évidement plus rapide que la montée, mais demande de la concentration sur les nombreux gros freinages. Avec leurs petites roues, on a parfois l’impression que nos petits vélos pourraient plus facilement basculer sur la roue avant que des grands, il faut se forcer à considérer que puisque l’empattement est pratiquement identique, la stabilité au freinage est comparable.
Bref, il y a moyen de rouler fort, et je me fais plaisir en suivant des vélos de courses sur quelques kilomètres. Ma femme est plus prudente, je ralentis pour qu’elle me rattrape. Et on récupère la voiture à Lomo Galeon.
Les 44 km du jour portent le total hebdomadaire à 181 km, compte tenu du profil c’est à mon humble avis correct.
Le concept de vélo électrique est aussi pertinent que le serait celui de train à pédales...
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Trois semaines à Gran Canaria
Troisième partie / Troisième semaine
On prend en quelque sorte notre rythme de croisière, en jouant l’alternance. Après la grosse journée d’hier, on fera une toute petite balade en ce troisième vendredi, juste pour le plaisir de faire tourner les jambes et de récupérer. Le petit port de Pasito Blanco à 5 km de Meloneras est une destination idéale.
On lézarde, on regarde les bateaux, on prend quelques photos, des voiliers de voyage, des vélos.
11 km seulement, on est là pour se faire du bien, pas pour en baver tous les jours.
Comme le nombre de routes inconnues se réduit drastiquement, on essaye en ce samedi 11 janvier la GC-604 qui part de el Tablero, au nord de Maspalomas. Le ciel est inhabituellement couvert, c’est bien la première – et la seule fois – de ces vacances.
La route est extrêmement raide, avec plusieurs passages à 17 ou 20 %. Arrivés à un belvédère après 14 km, on jette l’éponge et on bouffe nos patins de freins dans une descente d’anthologie.
On n’a plus 20 ans et nos limites sont relativement vite atteintes.
Bref, 2 fois 14 = 28 km, dit comme ça on passe pour des petits joueurs.
On sera encore plus modestes le dimanche. On va jouer aux touristes au marché de Teror, nos vélos ne parcourront que 4 km le soir pour aller prendre l’apéro en bord de mer.
Faute de mieux, on décide de remonter à Ayagaures le lundi. Le parcours nous convient, et si on commence à connaître la route, ce sera l’occasion de voir si on a progressé.
Un cyclotouriste me dépasse en plein effort, peu après Ayagaures, sur un Trek rouge. On échange quelques banalités en allemand, plus de 30 % des touristes sont des schleuhs dans ce pays. Mon nouvel ami ignorait que Trek avait fabriqué des vélos pliants, et vu la pente il ne s’attendait pas à voir ce genre de vélo sur ce type de terrain. Il sera encore plus surpris quand, arrivé au mirador, il tombe sur ma légitime avec un pliant identique au mien. On profite donc de l’occasion pour improviser une réunion Trek au sommet. En fait, ce cycliste est alsacien et nous poursuivrons la discussion en français, comme des gens civilisés.
On passera une bonne heure là haut, à l’abri du vent, à profiter du soleil. Ce tour fait toujours 32 km, avec ses 490 m. de D+ comme disent les jeunes.
Repos le mardi 14, on va en voiture regarder les bateaux à Puerto Rico. C’est le genre d’endroit où les constructions sauvages donnent envie d’exiger le rétablissement de la peine de mort pour les architectes décadents, mais il paraît que ce n’est pas politiquement correct. C’est vraiment dommage…
Ce sera le seul jour où nos vélos resteront au garage.
La fin des vacances approche, on frappe un grand coup le mercredi 15. On fera en une fois ce que l’on avait fait en deux fois la première semaine, à savoir la montée sur Aguimes. Les milkshakes du Populacho sont toujours aussi bons, et efficaces pour récupérer.
C’est que la balade du jour totalisera 69 km, avec 300 mètres de D+ pour la seule montée sur Aguimes, et même 500 m. en comptant les 4 fois 50 mètres à la sortie est de Maspalomas sur la GC-500 (2 fois à l’aller et autant au retour).
On finit tranquille le jeudi, pratiquement en roue libre. Nous sommes là depuis 3 semaines et n’avons pas encore vu les dunes. Il est vrai que quand tu vois la taille du bac à sable, tu te dis que ces gens gâtent un peu trop leurs gamins…
Bref, cette dernière sortie ajoute 13 km au total, soit 157 km pour la semaine, 462 km en tout pour ces petites vacances.
Il est déjà l’heure de démonter les vélos pour le vol retour. Avec l’aide de ma femme, on passe une petite heure pour ranger les deux vélos dans leurs valises respectives. Nous avons un peu plus de matériel qu’à l’aller, avec les casques et les sacs de guidons, mais les valises sont bien assez grandes.
Au check-in le vendredi, l’hôtesse d’accueil est un peu surprise. Elle pense d’abord qu’il nous faudra payer un supplément, mais je sors les mots magiques (« sport equipment ») et nos valises disparaissent sur le tapis roulant.
Je me dépêche de contrôler les vélos et de les remonter le samedi, vu que je n’aurai ensuite plus le temps de le faire. Une des valises a un peu souffert, le grand sigle de vélo que j’avais collé et protégé par une feuille de plastique autocollant transparente a été en grande partie arraché. Mais les vélos n’ont pas souffert, en une heure environ ils sont remontés, leurs pneus regonflés, et les supports de gourdes – provisoirement – démontés.
On prend en quelque sorte notre rythme de croisière, en jouant l’alternance. Après la grosse journée d’hier, on fera une toute petite balade en ce troisième vendredi, juste pour le plaisir de faire tourner les jambes et de récupérer. Le petit port de Pasito Blanco à 5 km de Meloneras est une destination idéale.
On lézarde, on regarde les bateaux, on prend quelques photos, des voiliers de voyage, des vélos.
11 km seulement, on est là pour se faire du bien, pas pour en baver tous les jours.
Comme le nombre de routes inconnues se réduit drastiquement, on essaye en ce samedi 11 janvier la GC-604 qui part de el Tablero, au nord de Maspalomas. Le ciel est inhabituellement couvert, c’est bien la première – et la seule fois – de ces vacances.
La route est extrêmement raide, avec plusieurs passages à 17 ou 20 %. Arrivés à un belvédère après 14 km, on jette l’éponge et on bouffe nos patins de freins dans une descente d’anthologie.
On n’a plus 20 ans et nos limites sont relativement vite atteintes.
Bref, 2 fois 14 = 28 km, dit comme ça on passe pour des petits joueurs.
On sera encore plus modestes le dimanche. On va jouer aux touristes au marché de Teror, nos vélos ne parcourront que 4 km le soir pour aller prendre l’apéro en bord de mer.
Faute de mieux, on décide de remonter à Ayagaures le lundi. Le parcours nous convient, et si on commence à connaître la route, ce sera l’occasion de voir si on a progressé.
Un cyclotouriste me dépasse en plein effort, peu après Ayagaures, sur un Trek rouge. On échange quelques banalités en allemand, plus de 30 % des touristes sont des schleuhs dans ce pays. Mon nouvel ami ignorait que Trek avait fabriqué des vélos pliants, et vu la pente il ne s’attendait pas à voir ce genre de vélo sur ce type de terrain. Il sera encore plus surpris quand, arrivé au mirador, il tombe sur ma légitime avec un pliant identique au mien. On profite donc de l’occasion pour improviser une réunion Trek au sommet. En fait, ce cycliste est alsacien et nous poursuivrons la discussion en français, comme des gens civilisés.
On passera une bonne heure là haut, à l’abri du vent, à profiter du soleil. Ce tour fait toujours 32 km, avec ses 490 m. de D+ comme disent les jeunes.
Repos le mardi 14, on va en voiture regarder les bateaux à Puerto Rico. C’est le genre d’endroit où les constructions sauvages donnent envie d’exiger le rétablissement de la peine de mort pour les architectes décadents, mais il paraît que ce n’est pas politiquement correct. C’est vraiment dommage…
Ce sera le seul jour où nos vélos resteront au garage.
La fin des vacances approche, on frappe un grand coup le mercredi 15. On fera en une fois ce que l’on avait fait en deux fois la première semaine, à savoir la montée sur Aguimes. Les milkshakes du Populacho sont toujours aussi bons, et efficaces pour récupérer.
C’est que la balade du jour totalisera 69 km, avec 300 mètres de D+ pour la seule montée sur Aguimes, et même 500 m. en comptant les 4 fois 50 mètres à la sortie est de Maspalomas sur la GC-500 (2 fois à l’aller et autant au retour).
On finit tranquille le jeudi, pratiquement en roue libre. Nous sommes là depuis 3 semaines et n’avons pas encore vu les dunes. Il est vrai que quand tu vois la taille du bac à sable, tu te dis que ces gens gâtent un peu trop leurs gamins…
Bref, cette dernière sortie ajoute 13 km au total, soit 157 km pour la semaine, 462 km en tout pour ces petites vacances.
Il est déjà l’heure de démonter les vélos pour le vol retour. Avec l’aide de ma femme, on passe une petite heure pour ranger les deux vélos dans leurs valises respectives. Nous avons un peu plus de matériel qu’à l’aller, avec les casques et les sacs de guidons, mais les valises sont bien assez grandes.
Au check-in le vendredi, l’hôtesse d’accueil est un peu surprise. Elle pense d’abord qu’il nous faudra payer un supplément, mais je sors les mots magiques (« sport equipment ») et nos valises disparaissent sur le tapis roulant.
Je me dépêche de contrôler les vélos et de les remonter le samedi, vu que je n’aurai ensuite plus le temps de le faire. Une des valises a un peu souffert, le grand sigle de vélo que j’avais collé et protégé par une feuille de plastique autocollant transparente a été en grande partie arraché. Mais les vélos n’ont pas souffert, en une heure environ ils sont remontés, leurs pneus regonflés, et les supports de gourdes – provisoirement – démontés.
Modifié en dernier par Jef.ch le lun. 24 févr. 2020 16:41, modifié 1 fois.
Le concept de vélo électrique est aussi pertinent que le serait celui de train à pédales...
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Trois semaines à Gran Canaria
La conclusion :
J'entre trois jours plus tard à l'hôpital pour une petite opération de chirurgie réservée aux personnes de mon âge. Ne fantasme pas chéri: c'est juste une prothèse de hanche, rien de sexuel pour une fois.
En prévision, l'employé de bureau en surpoids que tu connais sous mon pseudo a commencé à bouger un peu son gros cul depuis le milieu de l'année: j'ai pris un p'tit vélo au taf', et me suis tapé une soixantaine de sorties de 10 km sur l'année, au lieu de la pause midi. C'est pas énorme, mais mieux que rien. De 37 minutes au début, juste pour faire tourner le genou, je suis passé progressivement en mode cardio et j'ai réduit la balade à moins de 26 minutes.
Pour espérer arriver sur le billard dans la meilleure forme possible, je viens donc de compléter par ces trois semaines de remise en forme à Gran Canaria. Avec parfois "un peu" de dénivelé (Ayagaures, Soria...).
Malgré la bouffe et les desserts pas dégueulasses, j'ai perdu quatre kilos et pris du muscle. Même si ça ne pousse pas à bientôt 60 ans comme à 20...
Bref, je me retrouve ce lundi 20 janvier peu avant midi avec un slip en dentelle et une chemise de passif (entièrement ouverte derrière) à essayer de garder les yeux ouverts en salle d’anesthésie. J'avise mon "papa-dodo" qui affiche un air légèrement contrarié. Moi: "y'a un problème?" L'autre: "je m'excuse de vous demander ça, mais... vous faites du sport?" Je comprends sa gêne: tu as un gros grand-père de 90 kilos pour 1,77 m qui déborde de grassouilles, la question pourrait paraître déplacée... "Pourquoi?" "Ben, vous avez le pouls à 47..." Je savoure, je le regarde avec un grand sourire, et, dans un dernier clin d’œil avant de m'endormir, je lui réponds: "c'est sûrement le stress..."
Je me réveille la bouche pâteuse quelques heures plus tard. Le chirurgien qui guettait mon réveil me tend une photocopie de ma nouvelle intimité.
Je réalise que je ne lui ai pas demandé si Nexus faisait du matos comparable avec 3 ou 6 vitesses, c’est ballot. Et je vais devoir attendre plusieurs mois avant de remonter en selle.
J'entre trois jours plus tard à l'hôpital pour une petite opération de chirurgie réservée aux personnes de mon âge. Ne fantasme pas chéri: c'est juste une prothèse de hanche, rien de sexuel pour une fois.
En prévision, l'employé de bureau en surpoids que tu connais sous mon pseudo a commencé à bouger un peu son gros cul depuis le milieu de l'année: j'ai pris un p'tit vélo au taf', et me suis tapé une soixantaine de sorties de 10 km sur l'année, au lieu de la pause midi. C'est pas énorme, mais mieux que rien. De 37 minutes au début, juste pour faire tourner le genou, je suis passé progressivement en mode cardio et j'ai réduit la balade à moins de 26 minutes.
Pour espérer arriver sur le billard dans la meilleure forme possible, je viens donc de compléter par ces trois semaines de remise en forme à Gran Canaria. Avec parfois "un peu" de dénivelé (Ayagaures, Soria...).
Malgré la bouffe et les desserts pas dégueulasses, j'ai perdu quatre kilos et pris du muscle. Même si ça ne pousse pas à bientôt 60 ans comme à 20...
Bref, je me retrouve ce lundi 20 janvier peu avant midi avec un slip en dentelle et une chemise de passif (entièrement ouverte derrière) à essayer de garder les yeux ouverts en salle d’anesthésie. J'avise mon "papa-dodo" qui affiche un air légèrement contrarié. Moi: "y'a un problème?" L'autre: "je m'excuse de vous demander ça, mais... vous faites du sport?" Je comprends sa gêne: tu as un gros grand-père de 90 kilos pour 1,77 m qui déborde de grassouilles, la question pourrait paraître déplacée... "Pourquoi?" "Ben, vous avez le pouls à 47..." Je savoure, je le regarde avec un grand sourire, et, dans un dernier clin d’œil avant de m'endormir, je lui réponds: "c'est sûrement le stress..."
Je me réveille la bouche pâteuse quelques heures plus tard. Le chirurgien qui guettait mon réveil me tend une photocopie de ma nouvelle intimité.
Je réalise que je ne lui ai pas demandé si Nexus faisait du matos comparable avec 3 ou 6 vitesses, c’est ballot. Et je vais devoir attendre plusieurs mois avant de remonter en selle.
Modifié en dernier par Jef.ch le jeu. 27 févr. 2020 14:20, modifié 1 fois.
Le concept de vélo électrique est aussi pertinent que le serait celui de train à pédales...
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- Vélo pliant : Trek F600 + F400
Trois semaines à Gran Canaria
Le bilan :
Les plus:
- ça l'a fait. Nos Trek F600 même vieux de plus de 10 ans sont des pliants très actuels (12 kg, 9 vitesses, fiables)
- les paysages sont incroyables, on a la mer à la montagne ou la montagne à la mer, au choix. Et à 4 heures d'avion.
- 20 jours de beau temps sur trois semaines, et un jour légèrement couvert, difficile de se plaindre
- je souhaitais autant un stage de remise en forme que des vacances, on a effectivement eu les deux
- les pédales MKS ezy installées juste avant de partir sont simplement parfaites.
- ce système de valises pour les voyages en avion est validé, nul doute que nos vélos pliants nous accompagnerons dans d'autres aventures
- avec OpenStreetMap sur nos téléphones « intelligents », on s'est toujours débrouillé
- pas le moindre incident technique en trois semaines et deux fois 460 km. Regonfler les pneus et huiler les chaînes une fois par semaine, c'est tout. J’avais pris quelques outils, des pneus et des chambres à air de rechange, je n’en n’ai pas eu l’utilité.
Les moins:
- le port du casque obligatoire et les flics bornés
- ça monte beaucoup et le vent vient souvent corser la difficulté
- les supports des gourdes compliquent le pliage, mais sur ce genre de balades boire est indispensable
Les plus:
- ça l'a fait. Nos Trek F600 même vieux de plus de 10 ans sont des pliants très actuels (12 kg, 9 vitesses, fiables)
- les paysages sont incroyables, on a la mer à la montagne ou la montagne à la mer, au choix. Et à 4 heures d'avion.
- 20 jours de beau temps sur trois semaines, et un jour légèrement couvert, difficile de se plaindre
- je souhaitais autant un stage de remise en forme que des vacances, on a effectivement eu les deux
- les pédales MKS ezy installées juste avant de partir sont simplement parfaites.
- ce système de valises pour les voyages en avion est validé, nul doute que nos vélos pliants nous accompagnerons dans d'autres aventures
- avec OpenStreetMap sur nos téléphones « intelligents », on s'est toujours débrouillé
- pas le moindre incident technique en trois semaines et deux fois 460 km. Regonfler les pneus et huiler les chaînes une fois par semaine, c'est tout. J’avais pris quelques outils, des pneus et des chambres à air de rechange, je n’en n’ai pas eu l’utilité.
Les moins:
- le port du casque obligatoire et les flics bornés
- ça monte beaucoup et le vent vient souvent corser la difficulté
- les supports des gourdes compliquent le pliage, mais sur ce genre de balades boire est indispensable
Le concept de vélo électrique est aussi pertinent que le serait celui de train à pédales...
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- Vélo pliant : Hoptown pumpkin, 16" du yang tsé kiang, bickerton pilot classic & black edition, Stella'rley Davidson, vigor P9.
Trois semaines à Gran Canaria
Merci pour ce reportage !
Après cette belle aventure tu regarderas ton trek différemment maintenant
Ces montées devaient être terribles, mais bravo d'avoir persévéré.
Au vu des paysages, ce type de destination ne doit être praticable qu'en hiver, l'été doit être une vraie fournaise!!
Bon rétablissement Jef
Après cette belle aventure tu regarderas ton trek différemment maintenant
Ces montées devaient être terribles, mais bravo d'avoir persévéré.
Au vu des paysages, ce type de destination ne doit être praticable qu'en hiver, l'été doit être une vraie fournaise!!
Bon rétablissement Jef
- sylv1
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- Vélo pliant : Le top du bike, progress
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Trois semaines à Gran Canaria
Merci pour ce beau compte rendu argumenté!
C'est effectivement un lien que vous venez de créer avec vos petits vélos!
On te souhaite maintenant de bien te remettre physiquement pour vivre de nouvelles aventures en pleine forme.
N'hésite pas à venir nous faire coucou de temps en temps, malgré le manque de pratique.
C'est effectivement un lien que vous venez de créer avec vos petits vélos!
On te souhaite maintenant de bien te remettre physiquement pour vivre de nouvelles aventures en pleine forme.
N'hésite pas à venir nous faire coucou de temps en temps, malgré le manque de pratique.